Les plus belles bêtes d'Hollywood - ft Shas

Les plus belles bêtes d'Hollywood - avec Shas

Cela fait quelques jours maintenant que j'ai trouvé une technique plutôt prometteuse pour gagner un peu de quoi manger : demander directement aux humains. Je sais déjà que je fais une forte impression sur eux, avec ma magnifique fourrure bouffante et mes grandes oreilles mignonnes. Mais j'ai également pu remarquer que, s'ils sont suffisamment attendris, certains me tendent volontiers un bout de pain ou des graines. Ils pensent peut-être m'amadouer avec leur nourriture pour ensuite m'emmener dans leur maison, mais ils se trompent ! Une fois que j'ai ce que je veux, je peux très facilement m'éclipser, mon butin dans la bouche, sans qu'ils comprennent qu'ils se sont fait berner.

Au début, je ne voulais pas trop recourir à cette technique, car je n'ai pas envie de trop me mêler aux humains, mais obtenir de la nourriture si facilement est tout de même tentant. Je n'ai qu'à pointer le bout de mon museau, faire quelques cabrioles et le tour est joué. Les petits couinements plaintifs sont très efficaces également, surtout auprès des femelles. Elles pensent peut-être que je suis blessée, ou que je les supplie, et ils cèdent. Quelle bande d'idiots !

Aujourd'hui donc, par ce doux après-midi de mai, j'observe les allées et venues des humains dans le parc, cachée sous un buisson. C'est là que mes maîtres m'ont abandonnée, et je sais que c'est un endroit plutôt fréquenté. De plus, comme le temps s'est radouci, de plus en plus d'humains sortent manger à l'air libre. Ce qui fait d'eux une victime idéale.

D'ailleurs, je crois que j'ai repéré ma nouvelle cible : une femelle et ses deux petits, assis sur un carré de tissu, qui mangent tranquillement à l'ombre d'un arbre. C'est parfait ! Les jeunes humains ont un peu trop tendance à vouloir jouer avec moi, mais ils donnent encore plus facilement de nourriture que les humains adultes. Je prends garde que personne d'autre ne me voit, puis je me dirige à petits pas vers les trois humains.

Arrivée à une distance suffisante d'eux, je pousse un petit couinement plaintif très réussi. Un des petits humains se tourne vers moi, puis me pointe de la patte tout en parlant à sa mère. En quelques instants, ils m'ont tous les trois repérée. Je m'approche tout doucement d'eux, feignant de les craindre. Ils sont captivés par mes mouvements, mais aucun ne fait mine de me tendre un bout de nourriture. Je gémis une nouvelle fois et m'approche encore un peu. Une des petits fait mine de tendre la main vers moi pour me caresser. Je m'éloigne en un bond, juste assez pour qu'ils pensent que j'ai eu peur. Ils se figent, espérant que je ne vais pas m'enfuir. Ils sont totalement à ma merci !

Après quelques instants d'hésitation, l'autre petit saisit quelque chose et s'approche de moi à pas lents, le bras tendu dans ma direction. Je renifle, m'approche légèrement, toujours en feignant la crainte. L'autre s'approche avec précaution, de peur de m'effrayer, sans doute. Encore un peu et...

Je bondis, saisis la nourriture (qui est un bout de pain) puis fonce dans la direction inverse, sans me retourner. Je dépasse le buisson dans lequel je me suis cachée juste avant pour me terrer sous les racines d'un arbre, un peu plus loin. Ainsi, je suis certaine que les humains ont perdu ma trace.

M'installant confortablement par-terre, je prends le bout de pain dans mes pattes avant et commence à manger. Toute cette machination m'a donné faim !