Puggy puggy ♥

Prince. Ah, quel nom aurait pu être plus adéquat que celui-ci pour notre petite boule de poils et de graisse ? Aucun, c'est certain. Il décrit à lui seul parfaitement le personnage qu'est notre héros. Résidant dans un petit manoir idéalement situé à la sortie de Los Angeles, Prince est une star du petit écran. Eh oui, le beau chien qui déguste gracieusement une petite boîte de pâtée Dog 'licious, c'est lui. Ça vous épate, n'est ce pas ?
Issu du très réputé élevage du beau Palais, Prince n'a toujours connu que le luxe et la gloire. Adopté à l'âge de deux mois par Mrs Rainsworth, il ne l'a depuis ce jour jamais quitté. Pas qu'il soit particulièrement attaché à sa maîtresse, non. En revanche, il est attaché au confort qu'elle lui apporte ! Canapé en cuir, coussins moelleux, os du boucher, alimentation hors de prix et gâteries au quotidien. Ah, quel plaisir de déguster des croissants chauds au petit déjeuner, de se voir servir des toasts de fromages à toute heure de la journée et de se vautrer dans le molletonné de sa couverture hypoallergène pendant que le jardinier se fait courser par le chien de garde du manoir, là, de l'autre côté de la fenêtre.


Prince connaît une véritable vie de pacha. Le genre de vie qu'il ne quitterait pour rien au monde, pas même une heure. Pas même pour les belles petites chiennes qui se dandinent de l'autre côté du portail. Prince, c'est un chien d'intérieur, tout simplement. Un paresseux et grassouillet chien d'intérieur qui ne connaît pas la privation. Seulement voilà, il faut bien l'avouer que parfois, sa vie l'ennuie. Il y a des jours où il n'aime pas totalement sa vie, non. Il n'aime pas quand on ne vient pas à lui dès qu'il jappe un peu. Il n'aime pas ne pas pouvoir se pavaner dans la rue comme d'autres le font. Il n'aime pas quand les nièces de sa maîtresse le séquestre pendant des heures pour le déguiser en gentleman, en abeille ou en héros d'on ne sait quelle série TV. Non, ça, ça ne lui plaît pas. Alors parfois, il ose. Il franchit sa chatière sur-mesure et se poste sur la première marche du seuil de la porte. Son regard se plante alors sur l'horizon, sur la ville, sur la vie. Que c'est fascinant de voir toutes ses fourmis s'activer alors que lui ne fait que glander au soleil. Mais que c'est effrayant, également. Ces bruits, cette circulation, cette action. Quel vacarme ! Ça pue le danger, la peur et la mort ! Et ça, ce n'est pas pour lui, non. Jamais, oh grand jamais, il n'abandonnera sa tanière douillette pour errer les rues comme le fait Flint, ce « chien d'extérieur » qu'il aime sermonner et éduquer à sa façon lorsqu'il se sent frustré et doit se décharger de tout cet agacement qui l'habite.