Il faut un début à toutes histoires || Feat : Everybody !

Je marche dans les ruelles étroites de Los Angeles. Je venais de m'échapper par la fenêtre entrouverte de ma maisonnée pendant que mon maître était en cours. Oui, je suis malin. Enfin, malin mais pas très intelligent. En tombant j'avais claqué la fenêtre derrière moi ce qui fait que je me retrouve désormais coincé dehors sous une légère pluie. Je soupire et m'ébroue avant de continuer ma petite balade simplette mais amusante. Je regarde dans chaque recoin espérant peut être croiser une petite tête familière sans rendu.

Je m'assois à côté d'une poubelle en espérant croiser quelqu'un qui puisse soit : m'aider à passer le temps, ou ouvrir cette foutue fenêtre. Ça m'apprendra, j'y réfléchirai à deux fois avant de m'échapper maintenant. Je grogne lorsque je discerne une touffe de fourrure orangée non loin. Je me tapis dans l'ombre. Je décide alors de suivre cette créature, enfin, dit comme ça cela donne du suspens mais il s'agissait juste d'un petit chat.

« Hey toi ! T'es qui ? Tu fais quoi ici ? »

Mon air était si peu chaleureux. Tellement habituelle, je jouais un personnage, je n'étais pas comme ça mais faire le caïd m'amusait énormément. Pour m'amuser je bondis sur la créature rousse et plaque ses épaules contre le sol les crocs à l'air. J'étais très peu impressionnant du haut de ma petite taille et de mes crocs de chiots. Pathétique mais tellement amusant.

« - Réponds ! »

Je grogne, ou plutôt, tente de grogner mais seulement une sorte de couinement rauque m'échappe. Je pense alors avoir perdu toute ma crédibilité, après tout, pourquoi avais-je agressé ce matou ?

C'est une journée chaude et humide. Je me balade à travers les petites rues de Los Angeles, à la recherche d'une carcasse de poulet ou des restes de côtes de porc. J'en raffole même si ce n'est pas ce que l'on trouve le plus souvent dans les poubelles. Aujourd'hui fut pour moi une journée de déception; je n'avais pu trouver qu'une boite de sardine vide, des rognons de pommes et des pommes de terre qui avaient dépassé la date de péremption depuis bien longtemps.

Il ne faisait pas très beau, une légère pluie me caressa le museau. Je n'ai pas spécialement horreur de la pluie, à force de dormir à la belle étoile, on apprend à vivre avec. Le bruit des goûtes sur le couvercle des poubelles m'empêche d'entendre ce qui se passa autour de moi. J'entends cependant un son, mais sans arriver à le distinguer par rapport aux bruits environnants.

D'un coup une masse me tombe dessus, me plaquant au sol. Je n'arrive pas à voir ce que c'est. Je tourne la tête et en voyant ce chien me maintenant au sol, j'ai compris que je n'ai rien à craindre. Le chien me demande de répondre à sa question, mai je ne sais pas ce qu'il m'a demandé.

- Tu vas me lâcher oui, sac-à-puce!

Je donne un grand coup de griffes dans la truffe, ce qui le force à le lâcher.

- J'espère que ça t'a calmé, je n'ai pas envie de me battre avec toi. Surtout pas le ventre vide!

J'espère de tout cœur qu'il est tout seul, si il y en a d'autre, je suis cuit.

Le chaton semble surpris par cet agression. Ceci dit, c'est normal, il marchait simplement et voilà que je lui bondis dessus le plaquant violemment au sol. Je rigole, mon rire, peu contrôlé, se transforme en des couinements aigus perçant dans le temps de chien. Il commence à se débattre puis abandonne avant de feuler, ses petites canines dehors :

« - Tu vas me lâcher oui, sac-à-puce ! »

Son ton n'étant pas plus impressionnant que le mien, je reste lourdement appuyé sur lui. Puis il envoie sa patte avant, griffes sorties dans ma truffe. Je fronce le museau avant de reculer voyant une goutte de sang tomber sur le sol. Je couine. Le matou a un pas de recul, méfiant. Il doit se demander si je suis seul, il crache alors :

« - J'espère que ça t'a calmé, je n'ai pas envie de me battre avec toi. Surtout pas le ventre vide ! »

Il a pas tord. Je fronce le sourcil et donne un coup de langue sur ma truffe légèrement ensanglantée. Je soupire et jappe d'un ton fier au matou en bombant le torse :

« - Je n'ai jamais eu l'intention de me battre. »

Je m'assois, le torse toujours en avant pour tenter de me rendre impressionnant sans franc succès. Je ravale alors ma fierté et jappe d'un ton joyeux qui me correspond bien plus :

« - Je suis Tetsuya ! Tu veux qu'on te cherche quelque chose à manger ? »

J'incline légèrement la tête me donnant un air attendrissant puis j'attends la réponse du rouquin.

Du sang coule de la truffe de mon agresseur. Je met une certaine distance entre nous afin qu'il ne puisse m'avoir par surprise. je suis cependant fier de moi, même si ce chien est un poids-plume, j'ai réussi à lui faire mal.

- Je n'ai jamais eu l'intention de me battre.

Il ose me sortir ça, alors qu'il m'a sauté dessus? Il se moque de qui en disant ça?

- Je suis Tetsuya ! Tu veux qu'on te cherche quelque chose à manger ?

Il a l'air de le penser, en plus de ça tout seul c'est très long de trouver quelque chose qui me remplisse l'estomac. J'hésite à lui accorder le pardon et de lui tenir compagnie.

-Je m'appelle Temujin, enchanté de faire ta connaissance.

Je mens, bien entendu. Je me serais bien passé d'un cabot qui m'attaque simplement pour rigoler. J'aime pas les chiens, on ne peut le faire confiance. Mais je sais me défendre, je vais accepter son offre.

- Suis-moi si tu veux, je n'ai pas d'objection. Mais attention, j'ai des amis très fort, si tu te joues de moi, tu vas le regretter!

Je mens encore, mon seul ami est resté à New York, mais le bluff peut marcher.

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