Immortals Chances [Lucky]

Le ciel commençait à rougir sous l’effet des heures, le temps semblait vide. Le silence était de mise lorsque le clébard traversa une rue bien éclairée et pavée. Les baraques étaient toutes alignés entouré de jardinet tout ce qu’il y a de plus mignon. Le cabot n’était pas habitué aux espaces ouverts, aux larges bandes de pelouses soignées. Le parallélisme des réverbères lui semblait fou, comme si ce monde était trop propre pour ne pas cacher quelque chose de mauvais derrière sa splendeur. Il n’était pas vraiment absorbé par les apparences de lieu, il n’était pas fasciné non plus, il était plutôt nerveux, se demandant bien ce que pouvait cacher ces amas de demeure.
Il avait traversé quelques mètres de pelouse. Un brin de nature aux milieux des lieux pavés, il ne disait pas non à une pause dans l’herbe, bien que celle-ci ne lui offrait aucune cachette, aucun abri. L’entretien était si poussé qu’elle n’atteignait même pas ses chevilles. Il s’était arqué doucement, avant de se poser dans la verdure sous un arbre qui tendait ses branches ornées de feuilles. Le jour pointait au loin. Il était temps de marquer une pause avant de reprendre son voyage. Mais il n’avait toujours pas trouvé de destination, de projet à concrétiser. Que faire lorsqu’un espace illimité est pour nous pire qu’une prison ?

Il ne savait plus combien de jour avant de se faire attraper ? Combien de jour avait de retrouver les sombres barrières des LaboCorps ?Et s’il était plus en danger ici qu’ailleurs malgré l’air paisible des lieux ?

L'animal avait une grande porte devant lui. La vitre opaque qui la couvrait ne lui permettait toutefois pas de voir à l'extérieur. Dans le bas de la vitrine, plusieurs égratignures étaient visibles. D'ailleurs, Lucky en était pionner. Le premier animal qui aura osé levé la patte sur l'une des propriétés de sa tendre maîtresse, Oksana.

Il était à son habitude d'attendre devant l'entrée, trop têtu pour explorer le monde extérieur de la fenêtre. Du coup, c'est sa propriétaire qui était condamnée. Elle était condamnée à quoi vous demanderez ? La petite était contrainte à se lever tôt tous les matins afin d'ouvrir la porte à son chien.

Ignorer l'animal n'était pas une option. D'abord, plus longtemps il attendait, plus la porte se voyait marquée de ses griffes. Ensuite, Lucky ne savait pas se taire. Il avait la fâcheuse tendance à japper et à ciller, jusqu'à ce que ses vœux soient exaucés. Finalement, lorsque l'attente était trop longue, le cabot pouvait même lécher la demoiselle au visage. Bref, tout pour ne pas qu'elle reste endormie.

C'était donc une journée de plus comme celle là. Lucky attendait le moment fatidique ou la porte ouvrirait enfin. Après une dizaine de jappement, Oksana arriva. Ses cheveux étaient en bataille et elle attachait tranquillement sa robe de chambre, les membres toujours engourdis par le sommeil.

La bête eu droit à quelques caresses sur le dos avant d'avoir accès au monde extérieur. Il sortit et la porte se referma aussitôt derrière lui. Visiblement, Oksa allait se recoucher.

À l'horizon, le soleil affichait ses premières lueurs. Celles-ci s’abattirent sur la fourrure d'un animal qui était couché... Sur son terrain. Son terrain.

Impulsif, Lucky s'approcha de l'animal. Il ouvrit sa grande gueule en grognant. D'énormes crocs étaient visibles. Le poil de la nuque redressé et la queue bien haute, le chien s'adressa à l’intrus, dominant.

« Tu voudrais bien me dire ce que tu fous là ? »

Décidément, son ancienne vie en tant que Wild avait encore énormément d'impact sur lui. Réalisant que l'animal devant lui n'avait encore rien fait, ni à sa maîtresse, ni à lui, il cacha ses crocs.

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